Facilitateur dans la crise sociopolitique qui secoue le Togo depuis plusieurs mois, le Président de la Guinée, Président en exercice de l’Union Africaine, informait l’opinion internationale, le 17 janvier 2018, de sa proposition aux acteurs politiques d’aller au dialogue le 23 janvier prochain. Mais ira-t-on au dialogue ce mardi?
En effet, s’exprimant sur les demandes de la coalition des 14 (quatorze) partis de l’opposition avant l’ouverture du dialogue, le Ministre de la Fonction publique, Gilbert Bawara, estime qu’elles sont secondaires aux réformes constitutionnelles et institutionnelles à réaliser, mais qu’elles peuvent être discutées au dialogue. Il s’agit de 8 (huit) préalables notamment la libération de tous les détenus politiques, le retour aux casernes de l’armée, ainsi que la levée de l’interdiction de manifester à Sokodé, Bafilo et Mango.
De plus, face à ces préalables, le ministre soutient qu’il n’est pas possible que les personnes qui sont en attente de jugement soient libérées, rassure l’opinion que seuls les policiers et les gendarmes sont déployés pour la sécurité des manifestations et affirme qu’il ne serait pas prudent de faire les manifestations dans les trois villes précitées à cause des risques de violences qui y règnent.
Du côté de la coalition au retour d’une rencontre avec le Chef de l’Etat du Ghana, également médiateur dans la crise, ces préalables sont essentiels aux discussions. Ce n’est plus la peine de perdre du temps à parler des mesures d’apaisement avec le gouvernement, puisque ce dernier doit les satisfaire avant l’ouverture du dialogue, a martelé le Chef de fil de l’opposition.
Deux jours auparavant, Alpha Condé, le Président de la Guinée, disait sur Rfi « Nous souhaitons vraiment œuvrer pour que les conditions d’un dialogue apaisé et responsable puissent se réaliser…nous avons proposé une date, mais ce sera à la convenance du président du Ghana puisque c’est lui qui sera sur place »,
Les médiateurs, réussiront-ils à amener les deux camps à la table de discussions le 23 janvier prochain ? Les acteurs politiques, finiront-ils à s’entendre sur les préalables ? Les jours suivants en diront plus. Pour l’heure, la coalition appelle les femmes à manifester demain samedi 20 janvier.
Tofic DJIRAM
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